En 2024, plusieurs téléphones compatibles eSIM offrent des options intéressantes sans exploser vo...
Carte eSIM
L’Autorité turque des technologies de l’information (BTK) vient d’imposer des restrictions à l’accès aux eSIM des fournisseurs internationaux, limitant ainsi leur utilisation dans le pays. Cette décision s’inscrit dans une tendance croissante à la censure numérique, entre blocages des VPN et contrôle accru des données.
La Turquie a opéré un tournant inattendu dans sa politique numérique en bloquant l’accès à huit fournisseurs mondiaux de eSIM. Des milliers de touristes utilisant des services populaires comme Holafly, Airalo ou Nomad se sont soudainement retrouvés sans connexion mobile à partir du 10 juillet 2025, suite à une décision de la BTK, l’organisme national de régulation des télécommunications.
Cette mesure ne touche pas seulement le secteur du tourisme, elle soulève également des questions sur la liberté numérique et l’interopérabilité technologique dans l’un des pays les plus visités au monde.
Cette décision, qui a surpris aussi bien les utilisateurs que les entreprises technologiques, s’inscrit dans une politique plus large de « localisation des données et des services ». Selon plusieurs médias turcs, dont Turkish Minute et Erzurum Günebakış, la BTK a imposé ces restrictions parce que les services eSIM étrangers ne stockent pas leurs données sur des serveurs situés en Turquie, ce qui va à l’encontre de la législation locale exigeant un contrôle national sur les infrastructures critiques.
En conséquence, les voyageurs qui tentent de se connecter à Internet via ces services découvrent que leur eSIM ne fonctionne plus en Turquie – et, dans de nombreux cas, ils n’arrivent même plus à accéder aux sites web de leurs fournisseurs depuis un réseau turc.
Selon des informations rapportées par OdaTV et Turkiyegazetesi, les huit services concernés par cette mesure sont :
La BTK n’a pas publié de liste officielle, mais tous les rapports s’accordent à dire que ces sites ont été restreints pour non-respect des exigences en matière d’infrastructure et de gestion des données. Dans de nombreux cas, l’accès depuis les réseaux mobiles et fixes a été complètement bloqué dans le pays.
La Turquie est une destination très prisée par les nomades digitaux et les voyageurs qui utilisent la eSIM pour sa simplicité et sa flexibilité. Mais avec cette nouvelle politique, les voyageurs découvrent que leur eSIM internationale ne fonctionne plus en Turquie, ce qui les laisse sans connexion ou les oblige à acheter une ligne locale.
Pour beaucoup, cela signifie :
Par ailleurs, cette décision impacte aussi les entreprises technologiques, les fabricants d’appareils IoT et les constructeurs automobiles, qui utilisent la eSIM pour les communications à distance. L’obligation de passer par des serveurs locaux complique l’interopérabilité des solutions globales.
La BTK n’a pas déclaré illégale la technologie eSIM en tant que telle. En réalité, les opérateurs locaux comme Turkcell, Vodafone Turquie et Türk Telekom proposent des eSIM compatibles, mais exclusivement avec des profils délivrés dans le pays et gérés par leurs propres réseaux.
La réglementation turque autorise l’utilisation de la eSIM, mais sous des conditions strictes :
Ainsi, la eSIM n’est pas interdite en Turquie, mais les services internationaux qui ne respectent pas ces conditions le sont.
Dans ce contexte, les personnes ayant besoin d’une connexion immédiate disposent de plusieurs options :
Le blocage des eSIM étrangères s’ajoute à toute une série de mesures adoptées par la Turquie ces dernières années : restrictions sur l’utilisation des VPN, limitation du roaming étranger à 120 jours, et nouvelles lois sanctionnant la diffusion de « fausses informations » sur les réseaux sociaux. Les organisations de défense des droits numériques et les observateurs internationaux considèrent cette politique comme le signe d’un contrôle renforcé sur l’infrastructure numérique et la circulation de l’information dans le pays.
À une époque où la connectivité est essentielle pour le tourisme, le télétravail et l’économie numérique, de telles mesures pourraient ternir la réputation de la Turquie comme destination ouverte et technologiquement avancée.